Melon, paillage, biodégradable
L’utilisation de paillages en cultures maraichères apporte un avantage certain en termes de productivité (qualité, rendement, précocité), de gestion des adventices et de limitation des apports d’eau. Alors que les plastiques de type Polyéthylène (PE) sont classiquement utilisés, des préoccupations majeures se posent vis-à-vis de leur fin de vie. Ceci est d’autant plus vrai pour les paillages maraîchers fortement souillés par les résidus de terre, plus compliqués et plus chers à recycler. Les paillages biodégradables, qui constituent une réelle alternative, ne sont cependant pas à ce jour généralisés en cultures maraichères du fait de leur tenue au champ, de leur impact paysager, du salissement potentiel des fruits, et de la suspicion d’impacts environnementaux.
Ce projet vise à élucider un certain nombre de questions soulevées par cette utilisation, dans le but de fiabiliser et généraliser l’emploi des paillages biodégradables. Les aspects techniques, économiques, environnementaux et sociaux seront traités.
Le premier objectif du projet SOPAM est de déterminer l’efficacité des paillages biodégradables et autres matériaux alternatifs en cultures maraichères (tenue au champ, capacités agronomiques, vitesse et conditions de dégradations…).
Les expérimentations viseront également à fiabiliser leur utilisation par l’amélioration des itinéraires techniques, du champ à la station de conditionnement (nettoyage des fruits éventuellement souillés). Un focus sera réalisé sur les cultures du melons, courges, courgettes et tomate, ainsi que sur la salade pour laquelle l’utilisation est à ce jour la moins développée vis-à-vis de problèmes de tenue au champ et/ou de souillures des produits.
Le second objectif visera à étudier les impacts sociaux de l’utilisation de ces paillages. Il s’agira là d’évaluer l’impact paysager des paillages en cours de dégradation (via une mesure du potentiel d’acceptation du riverain), et la disposition du consommateur à acheter des produits très légèrement marqués par des résidus de paillages (cas du melon).
Enfin, une analyse précise de l’impact environnemental et économique de ces produits sera réalisée, via (i) une analyse de la désintégration réelle des paillages au champ, (ii) une analyse de cycle de vie permettant de qualifier les paillages biodégradables par rapport aux produits polyéthylène classiques, et (iii) une analyse économique comparative des coûts des différents paillages.
La finalité de ce projet est bien de permettre une appropriation par tous les acteurs (producteurs, metteurs en marché, consommateurs, riverains, pouvoirs publics) de l’intérêt et de l’efficacité de ces paillages alternatifs.