Biodiversité fonctionnelle, plantes de service, pucerons
Le premier objectif du projet EFFICACE est d’identifier les facteurs biologiques, agronomiques et écologiques qui conditionnent l’efficacité des stratégies de lutte biologique par conservation (i.e. stratégies basées sur l’utilisation de plantes-ressources et/ou de plantes-banque pour attirer les ennemis naturels des ravageurs présents dans l’environnement) mises en oeuvre pour protéger les cultures de légumes contre les pucerons, et de déterminer par conséquent les leviers d’action susceptibles de garantir l’efficacité et la fiabilité de ces stratégies dans le cadre d’une approche intégrée. Le second objectif de ce projet est de formaliser des règles de décisions et d’élaborer des indicateurs permettant aux producteurs de piloter efficacement ces stratégies.
In fine, les résultats du projet EFFICACE permettront de concevoir des stratégies de protection agro-écologiques des cultures légumières contre les pucerons, fiables, robustes (i.e. efficaces dans différents contextes de production et dans différents contextes climatiques) et limitant le recours aux intrants phytosanitaires, que ceux-ci soient de synthèse ou d’origine naturelle. Dans le projet EFFICACE, ces stratégies seront élaborées à l’échelle de la culture ou bien du système de culture (succession culturale). Les cultures légumières concernées par le projet sont les astéracées (artichaut, laitue), les rosacées (fraise), les cucurbitacées (concombre, melon, courgette, pastèque) et les solanacées (poivron, piment, aubergine). Les résultats sont destinés aux producteurs de France métropolitaine et des départements et territoires d’Outre-mer (île de la Réunion en particulier) qui pourront les mobiliser pour concevoir des systèmes de cultures en rupture avec les systèmes existants.
Dans un premier temps, un dispositif de protection sera imaginé à partir des résultats de travaux antérieurs (Action n°1 – Tâche 1.1). Dans un second temps, des règles de décision seront formalisées pour assurer le pilotage de ce dispositif, et les indicateurs à suivre pour appliquer ces règles de décision seront élaborés (Action n°1 – Tâche 1.2). Dans un troisième temps, ces règles de décision et ces indicateurs seront testés dans le cadre d’expérimentations de type “système” (Action n°1 – Tâche 1.2). Pour paramétrer ces règles de décision (choix de valeurs-seuil), les facteurs ayant un effet sur la réponse fonctionnelle des prédateurs et/ou parasitoïdes de pucerons ou bien sur l’efficacité du parasitisme seront étudiés en conditions contrôlées (Action n°3 – Tâches 3.1 et 3.2). En parallèle, les facteurs agronomiques et écologiques affectant le fonctionnement du dispositif de protection seront étudiés dans le cadre d’expérimentations factorielles (Action n°2 – Tâches 2.1 et 2.2). Les résultats de ces expérimentations permettront de paramétrer le dispositif de protection d’une part, mais aussi le système de culture d’autre part, de façon à maximiser l’efficacité des processus de régulation. A la fin du projet, une stratégie de protection des cultures légumières contre les pucerons, paramétrée de façon à garantir sa fiabilité, sera proposée et mise en oeuvre dans des parcelles de démonstration (Action n°1 – Tâche 1.3). Les travaux mis en oeuvre et les résultats obtenus seront présentés à l’ensemble des acteurs des filières légumières tout au long du projet (Action n°4 – Tâches 4.1, 4.2 et 4.3). Dans le projet, l’identification des pucerons et des parasitoïdes retrouvés dans les différents dispositifs expérimentaux sera assurée par l’INRAE (UMR IGEPP) dans le cadre de l’Action n°3 (Tâche 3.3).